Projet de paysage mémoriel à Dagneux dans l’Ain (01)
Le 12 juin 1944, des familles de Dagneux découvrent, dans une prairie, 21 corps étendus. Il s’agit de prisonniers de la prisons de Montluc, Lyon, assassinés comme tant d’autres au bord des routes de l’Ain. Il y aura 1 survivant dont le témoignage constitue une archive essentielle.
La mission était de créer un paysage mémoriel afin d’évoquer cet évènement dramatique sans dénaturer le site.
Le projet d’aménagement proposé par la paysagiste
A travers l’aménagement proposé, la paysagiste a souhaité conforter l’identité de la prairie comme lieu de mémoire douloureuse, offerte aux populations actuelles et futures.
Le cadre : route, prairie, bois
La route, la prairie et les bois environnants font partie de la scène. De la route, un fourgon est arrivé, des prisonniers en sont sortis pour être tués dans la prairie. Un homme s’est sauvé et a rejoint les bois.
Dans le projet, j’ai souhaité redonner du lien entre la route, la prairie et les bois, et évoquer l’état d’origine. C’est pourquoi, la double haie de laurier cerise (Prunus laurocerasus) qui avait été plantée le long de la route et qui dissimulait la prairie aux automobilistes a été supprimée. L’ancien alignement de mûriers a été replanté. Ainsi, visuellement, la relation route-prairie a été rétablie. La configuration de la prairie et de son merlon périphérique a été entièrement conservée.
L’aménagement de la prairie
Le jardin réflexif
Situé dans la partie la plus en hauteur, la plus éloignée de la route, le jardin réflexif est niché au creux du bois. Après avoir cheminé dans la prairie, le visiteur se retourne et se trouve alors résolument tourné vers le grand paysage, son regard passe au-dessus de la prairie. Un deuxième totem propose des documents portant à réfléchir sur le rôle de chacun à lutter contre les discriminations. Ce totem est placé en limite ouest et un banc en marbre invite au repos.
Symbolisant la possible entente et cohabitation fraternelle sur la même Terre, j’ai choisi de planter un bouleau (Betula albosinensis) en cépée, dont le bois prend différentes couleurs sous l’écorce desquamante.
Une des 21 plaques mémorielles (® M. Carrara)
Participation des jeunes de l’école de Dagneux lors du chantier de plantation des mûriers
Mime de la tragédie par les écoliers de Dagneux
Panneau d’information dans le ‘Jardin historique’ (® Armony)
Rencontres et témoignages entre les enfants de Dagneux et les familles des victimes